Il faut permettre aux Canadiens de bloquer les appels trompeurs, dit le CRTC
Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a rappelé aux entreprises de télécommunication, cette semaine, de mettre à jour leurs réseaux afin que les consommateurs canadiens puissent identifier et bloquer les appels trompeurs ou automatisés.
À Toronto, lundi, le président du CRTC, Ian Scott, a affirmé que ces entreprises avaient jusqu’à la fin du mois pour implanter une nouvelle technologie destinée à permettre aux Canadiens de bloquer les appels frauduleux.
M. Scott a fait ce rappel aux fournisseurs de services à l'occasion d'une allocution qu'il prononçait devant le Sommet canadien des télécommunications (Canadian Telecom Summit).
Selon M. Scott, les appels non désirés et ceux qui ont été préenregistrés par ordinateur sont devenus un problème si répandu qu’ils contribuent à éroder la confiance des consommateurs envers le système de télécommunications.
« Environ 25 %, ou plus de 25 % de tous les appels effectués sur les réseaux mobiles sont robotisés. »
C’est un énorme problème et, pour le résoudre, il faudra que les organismes de réglementation déploient des efforts considérables, avec la coopération de l’industrie
, a déclaré Ian Scott en entrevue à CBC après son allocution.
En 2019, le CRTC a approuvé l’instauration de l’Autorité canadienne de gouvernance des jetons sécurisés, une organisation de l’industrie dont le rôle est d’encourager l’adoption de politiques, de protocoles et de procédures opérationnelles pour diminuer et prévenir les appels trompeurs ou préenregistrés par ordinateur.
Et pour contrer ces appels indésirables, les entreprises de télécommunication doivent appliquer des normes connues sous le nom de STIR-SHAKEN. Ces normes permettent aux fournisseurs d’authentifier l’identification de l’appelant et de reconnaître les appels effectués par l’entremise du protocole Internet.
Un voyant rouge ou vert pour discerner les appels
Au bout du compte, explique Ian Scott, l’implantation de cette technologie donnera aux Canadiens la capacité de discerner les appels légitimes – auxquels il faut répondre – de ceux dont il faut se méfier. Mais, au préalable, les fournisseurs de services de télécommunication doivent, d’ici le 30 novembre, mettre à jour leurs réseaux de manière à rendre possible cette technologie.
Ultimement, a poursuivi le président du CRTC, ceux qui reçoivent des appels pourront voir, avec l’identification de l’appelant, une lumière rouge ou verte s’allumer à côté du nom. C’est ainsi qu’on saura si l’identité de l’appelant a été vérifiée par le fournisseur de services ou pas.
Le CRTC réclame aussi des fournisseurs qu’ils procurent, à leurs abonnés, la possibilité de filtrer les appels ou d’installer un système capable de les bloquer.
Ian Scott affirme que Bell Canada s’est adressé au CRTC pour pouvoir bloquer, de façon permanente, les appels dont le caractère frauduleux a été confirmé par son réseau. Bell, dit-il, a testé cette technologie au cours des deux dernières années et a été en mesure de bloquer plus d’un milliard d’appels entre juillet 2020 et octobre 2021.
Le CRTC révise actuellement la demande formulée par Bell Canada et rendra sous peu sa décision, a indiqué Ian Scott.
D’autres fournisseurs doivent aussi faire davantage pour protéger leurs abonnés contre la nuisance et les activités potentiellement dangereuses sur leurs réseaux, de l’avis d'Ian Scott. Ce dernier rappelle que les appels automatisés sont souvent utilisés par les criminels pour extorquer de l'argent et des informations sensibles.
Et, toujours selon M. Scott, il revient aux fournisseurs, et non aux consommateurs, d'assumer le coût de ces technologies destinées à prévenir et réduire les appels trompeurs.
Il ne s’agit pas d’une occasion pour faire des profits, mais pour s’engager auprès des consommateurs et leur donner confiance que vous êtes en mesure de bien les servir
, a-t-il conclu à l’intention des entreprises de télécommunications.